Auto-entrepreneur ou SARL : Comment choisir ?

Vous souhaitez créer votre entreprise et vous vous demandez quelle forme juridique adopter ? Entre la société à responsabilité limitée (SARL) et la micro-entreprise (auto-entreprise), le choix dépend de votre projet et vos perspectives. Dans ce cas, il s’avère nécessaire de connaître les caractéristiques de chacune d’entre elles. On fait le tour d’horizon !

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Comprendre les différences entre la SARL et la micro-entreprise (auto-entreprise)

Avant de faire le choix entre devenir auto-entrepreneur ou devenir gérant d’une SARL, vous devez comprendre le fonctionnement et les particularités de chacun de ces statuts

A quoi correspondent ces statuts juridiques ? 

La SARL

La société à responsabilité limitée est une entreprise composée de 2 à 100 associés (personnes physiques ou morales), dont la responsabilité de chacun est fixée au montant de ses apports. Elle est considérée comme une société de personnes, c’est-à-dire que le capital social est partagé en parts sociales. Ce qui la distingue des sociétés de capitaux, telle la SAS dont le capital social est divisé en actions. Cette forme juridique est adaptée aux artisans, aux industriels, aux commerçants et aux professions libérales.

L’auto-entrepreneur

Le statut d’auto-entrepreneur désigne une personne qui monte sa propre micro-entreprise ou auto-entreprise. Cette dernière n’est pas une forme juridique en soi, mais plutôt un régime simplifié de l’entreprise individuelle exerçant dans le secteur commercial, artisanal ou libéral. L’auto-entreprise s’adresse aux majeurs et aux mineurs émancipés résidents en France et qui ne sont déjà pas des travailleurs non-salariés (TNS). 

Les formalités de création

Les démarches de création d’une micro-entreprise se révèlent moins complexes que celles d’une SARL. En effet, l’auto-entrepreneur doit simplement déclarer son activité professionnelle dès son lancement au CFE ou Centre de formalités des entreprises compétent. Il sera ensuite amené à remplir un formulaire, soit le P0 PL micro-entrepreneur s’il exerce une profession libérale, soit le P0 CMB micro-entrepreneur s’il est commerçant ou artisan. 

Pour la constitution d’une Société à responsabilité limitée, les formalités sont assez nombreuses. Il faut d’ailleurs passer par plusieurs étapes, à savoir :

  • la rédaction des statuts de la société,
  • le dépôt du capital social à la banque,
  • la publication d’une annonce de constitution dans un journal d’annonces légales (JAL),
  • le dépôt d’un dossier d’immatriculation de l’entreprise au greffe du tribunal de commerce ou au centre de formalité des entreprises (CFE).

Le régime fiscal 

L’auto-entrepreneur a deux options possibles en matière de fiscalité : le régime classique des micro-entreprises (régime micro-fiscal) et le régime de versement libératoire. Le premier choix concerne l’imposition sur le revenu dans la catégorie BIC (bénéfices industriels et commerciaux) ou BNC (bénéfices non commerciaux). On applique alors un abattement forfaitaire sur le chiffre d’affaires annuel de la société, à condition que celui-ci ne dépasse pas les seuils de plafond de franchise de TVA (176 200 euros pour les activités d’achat-revente ou de fourniture de logement et 72 600 euros pour les prestations de service commerciales et artisanales ou les activités libérales). Quant au second choix, il permet de régler en une seule fois l’impôt sur le revenu et les cotisations sociales obligatoires. 

En ce qui concerne la SARL, l’impôt sur les sociétés (IS) constitue son régime fiscal par défaut. Le calcul se fait à partir des bénéfices imposables. Le taux de prélèvement est de 15 % pour les bénéfices inférieurs à 38 120 euros. Au-delà de ce montant, il s’élève à 25 %. Toutefois, les associés peuvent décider d’opter pour une imposition sur le revenu (IR) sous certaines conditions. Pour une SARL, l’IR est valable pendant cinq ans suivant la création de l’entreprise. Celle-ci sera soumise automatiquement à l’IS quand ce délai sera dépassé. 

Le régime social

Le professionnel d’une micro-entreprise doit déclarer mensuellement ou trimestriellement son chiffre d’affaires sans TVA. C’est en fonction de celui-ci que l’on va comptabiliser ses cotisations sociales. Lorsque le CA est nul, l’auto-entrepreneur n’aura aucune charge à payer. Il peut néanmoins demander à régler une contribution minimale auprès de la Sécurité sociale des indépendants pour profiter d’une protection sociale. 

Pour le cas d’une SARL, on applique deux régimes sociaux différents pour les dirigeants. Le gérant minoritaire est affilié au régime général de la Sécurité sociale et bénéficie de presque la même protection sociale qu’un salarié. De son côté, le gérant majoritaire est soumis au régime de la sécurité sociale des indépendants et jouit la même couverture sociale que les travailleurs non-salariés ou TNS.  

Les obligations comptables 

L’auto-entreprise possède une comptabilité allégée. En effet, elle doit seulement tenir un registre des recettes et des achats. Pour cela, l’auto-entrepreneur se trouve dans l’obligation de conserver toutes les pièces justificatives (factures). À cela s’ajoute l’ouverture d’un compte bancaire pour effectuer toutes les transactions liées à l’activité de la société. 

La SARL, quant à elle, doit tenir une compatibilité régulière comme pour le cas de l’EURL, qui implique :

  • l’enregistrement des mouvements affectant son patrimoine,
  • la réalisation d’un inventaire (au moins une fois par an) pour contrôler les actifs et les passifs,
  • l’établissement d’une facturation en conformité avec les règlementations,
  • la conservation de tous les documents justificatifs pendant 10 ans.

SARL et Auto-entrepreneur : lequel choisir ?

Dans l’optique de se lancer dans la création d’entreprise, quel statut choisir entre la société à responsabilité limitée et l’auto-entrepreneur ? La réponse est que tout dépend de plusieurs paramètres comme la taille de l’entreprise, le capital social, etc. Si vous recherchez une solution plus facile pour lancer votre projet, la micro-entreprise vous convient. Avec les charges sociales et les obligations comptables allégées, les procédures de création simplifiées, etc. vous avez la possibilité de commencer votre activité dans un plus bref délai. Cependant, celle-ci présente certaines limites, à citer : le chiffre d’affaires plafonné, la couverture sociale limitée, etc. 

Dans le cas où vous envisagez de vous associer avec une personne pour monter une entreprise, et que vous avez l’ambition de développer des grands projets, la société à responsabilité limitée constitue votre solution idéale. Malgré ses lourdes formalités, la SARL vous offre plusieurs avantages. On peut notamment énumérer la possibilité de travailler en couple ou en famille, la protection du patrimoine personnel contre les risques encourus par l’activité (ce qui n’est pas le cas d’une micro-entreprise), la souplesse au niveau du régime fiscal, etc.