Où et comment souscrire à un compte titre avec la trésorerie de son entreprise ?

Le compte-titres représente une des meilleures solutions qui s’offrent à l’entreprise pour faire fructifier ses excédents de trésorerie et augmenter son rendement. De quoi s’agit-il exactement ? Quel avantage l’entreprise tire-t-elle avec ce placement financier ? Où et comment souscrire à un compte-titres ? Les éléments de réponse.

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Qu’est-ce qu’un compte-titres ?

Un compte-titres correspond à un compte bancaire dédié à la réalisation d’investissement sur des valeurs mobilières. Il conserve l’ensemble des titres acquis tels que :

  • des actions de sociétés
  • des obligations
  • des bons de souscription
  • des fonds d’investissement (FCP, SICAV, OPCVM, SCPI, etc.)
  • d’autres produits financiers comme les swaps, les warrants, les options, les trackers ou ETF.

Un compte-titres se compose d’un compte-titres ordinaire (CTO) et d’un compte-espèces. Alimenté par chèque, par versement ou par virement bancaire, ce dernier sert à prélever les montants nécessaires pour l’achat des titres. Il est aussi utile pour percevoir les dividendes et autres types de revenus.

Pourquoi placer la trésorerie d’entreprise dans un compte-titres ?

L’entreprise bénéficie des avantages indéniables en investissant son excès de trésorerie dans un compte-titres. Voici un aperçu des raisons qui pourraient inciter une société à opter pour ce type de placement financier.

Une enveloppe pour tous les investissements

Un compte-titres a pour avantage de permettre de détenir toutes sortes de titres, cotés ou non. C’est la meilleure solution pour diversifier le portefeuille d’actifs. De plus, les sommes détenues ne sont pas plafonnées.

L’ouverture de ce type de compte est notamment incontournable pour une société qui désire investir en bourse ou acheter des OPCVM.

Une solution adaptée aux entreprises

Pour une entreprise, le compte-titres représente une alternative au PEA (plan d’épargne en actions), au contrat de capitalisation et au contrat d’assurance vie. Pour rappel, une société commerciale, industrielle ou artisanale ne peut pas souscrire à ces produits d’épargne.

Par ailleurs, le compte-titres promet un rendement plus attrayant qu’un livret bancaire ou un compte à terme pour placer des liquidités. Plutôt que de laisser le surplus de trésorerie dormir dans ces comptes qui sont actuellement peu rémunérés, un placement en compte-titres permet d’optimiser le rendement.

Des retraits sans contrainte

L’entreprise peut à tout moment récupérer les liquidités dans le compte-titres tant que celui-ci est alimenté. Pour ce faire, il suffit de virer la somme de la poche espèces du compte vers un compte bancaire courant.

Quid des inconvénients

Si le compte-titres offre un rendement alléchant, il n’est pas pour autant sans risque. En effet, ce type de placement est assez versatile. La valeur des titres peut augmenter ou diminuer d’un jour à l’autre. À défaut d’une bonne gestion de son compte-titres, l’entreprise risque de perdre son capital d’investissement.

Outre une prise de risque élevée, les entreprises regrettent l’absence d’avantage fiscal pour un investissement en compte-titres. Contrairement au contrat PEA et au contrat d’assurance-vie, les dividendes et les plus-values tirés d’un compte-titres sont systématiquement soumis à un prélèvement fiscal.

Où ouvrir un compte-titres pour son entreprise ?

En principe, l’ouverture d’un compte-titres peut se faire auprès d’une banque traditionnelle, d’une banque en ligne ou d’un courtier en bourse.

L’expérience et la renommée des banques classiques constituent un gage de confiance pour les sociétés qui souhaitent sécuriser leurs placements financiers. De plus, elles bénéficient de l’accompagnement direct des banquiers. En revanche, les frais de courtage sont relativement élevés. Face à la cherté des services bancaires, les banques et les courtiers en ligne proposent des alternatives plus accessibles. De plus, les démarches de souscription se font directement en ligne. Elles ne prennent que quelques minutes. Après inscription, l’entreprise a accès à une interface de courtage où elle peut effectuer tout investissement et gérer son compte-titres.

Banque ou courtier, il est crucial de bien choisir l’intermédiaire financier auprès duquel l’entreprise ouvre son compte-titres. En ce sens, les dirigeants de sociétés doivent tenir compte de plusieurs critères pour être certains d’avoir affaire avec le meilleur prestataire. Ils devront comparer :

  • l’ergonomie de l’interface dans le cas d’un courtier ou d’une banque en ligne
  • l’accessibilité du marché visé (européen, international, etc.)
  • les frais de transaction
  • les droits de garde et les frais d’inactivité

À savoir qu’un compte-titres est transférable d’un établissement à un autre. L’entreprise n’a donc pas besoin de céder ses valeurs mobilières pour changer de banque ou de courtier.

Comment souscrire un compte-titres ?

L’ouverture d’un compte-titres est très simple, surtout si elle s’effectue en ligne. De manière générale, il suffit de remplir un formulaire en renseignant les coordonnées de l’entreprise, son régime fiscal, etc. Il faut ensuite effectuer un premier versement de l’excédent de trésorerie sur le compte espèces. Dès lors, l’entreprise peut commencer à acheter des titres si l’occasion se présente. Effectivement, cette démarche prend plus de temps si la souscription se fait auprès d’une banque traditionnelle. Dans ce cas, il convient de prendre rendez-vous avec un conseiller client et de se rendre directement auprès de la banque pour faire une demande d’ouverture.

Pour valider la création de compte-titres, l’établissement financier peut demander de fournir certains documents. Il peut s’agir :

  • d’un extrait Kbis
  • d’un exemplaire du statut de l’entreprise
  • une pièce d’identité pour chaque associé de la société
  • des justificatifs de domiciliation de la société
  • d’un relevé d’identité bancaire d’un compte courant

Sachez que lorsqu’une entreprise souscrit à un compte titres, elle a le choix de gérer ses avoirs en toute autonomie (gestion libre) ou de confier cette tâche à un expert en la matière (gestion sous mandat).

La gestion libre d’un compte titres convient uniquement aux personnes aguerries en termes de placements financiers. Pour les novices, il vaut mieux ne pas opter pour cette solution et privilégier la gestion sous mandat. Disposant d’une compétence en la matière, un spécialiste en gestion de portefeuille d’actifs est en mesure de conseiller dans le choix des supports d’investissement.

La fiscalité d’un placement en compte-titres

Considérés comme des produits ou des charges financières, les revenus et les pertes tirés d’un compte-titres font l’objet d’une imposition. Celle-ci dépend du régime applicable à la société.

Dans le cas d’une entreprise soumise à l’impôt sur les sociétés, les revenus perçus des titres sont taxés au taux normal d’IS, soit :

  • un taux de 26,5 % si la société réalise un chiffre d’affaires annuel inférieur à 250 millions d’euros ;
  • un taux 27,5 % en présence d’un chiffre d’affaires annuel supérieur à ce seuil.

Cependant, un taux réduit de 15 % peut s’appliquer si les revenus annuels ne dépassent pas 38 120 euros.

Pour une entreprise qui relève de l’impôt sur les revenus, l’imposition s’effectue au niveau des associés. Ceux-ci sont soumis au prélèvement forfaitaire unique d’un taux de 30 %.