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Une entreprise en bonne santé possède un excédent de trésorerie. Au lieu de laisser ce matelas de sécurité dormir à la banque, il est judicieux de l’investir cette trésorerie pour augmenter ses bénéfices. D’autant plus que garder trop de trésorerie présente un risque de perte pour l’entreprise, notamment à cause de la hausse de l’inflation de ces dernières années. La question qui se pose est comment placer la trésorerie de son entreprise ? Les placements bancaires ne sont pas intéressants en raison de leur trop faible rendement. Les comptes à terme, eux, ne rapportent presque rien (0,1 à 0,5 % de rendement). Quant à la bourse, le marché est trop volatil. Aujourd’hui, la SCPI se présente comme une solution pertinente pour faire fructifier la trésorerie de son entreprise.
Qu’est-ce qu’une SCPI ? Une entreprise peut-elle y placer sa trésorerie ? Les détails
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comparerSCPI : Qu’est ce que c’est exactement ?
La SCPI (société civile de placement immobilier) que l’on appelle également pierre papier est un véhicule de placement ayant pour objet d’acquisition et gestion d’un patrimoine immobilier professionnel : bureaux, commerces, résidences, EHPAD, cliniques, etc. L’achat de propriétés, la location, les facturations, les travaux, l’entretien, les ventes… sont gérés par une société de gestion.
De base, la SCPI s’adresse aux particuliers, mais elle est aussi adaptée aux personnes morales. En effet, les sociétés commerciales (SA, SAS, SARL…) tout comme les sociétés immobilières et les associations peuvent y placer leur trésorerie.
L’immobilier est un investissement rentable, ce qui fait de la SCPI un placement sûr. Le rendement tourne autour de 4 % et jusqu’à 6 % pour les SCPI les plus performantes. Il est calculé suivant la quote-part dès le premier euro investi.
Comment investir sa trésorerie d’entreprise dans une SCPI ?
Une entreprise souhaitant investir son excédent de trésorerie dans une SCPI a deux possibilités :
- achat de parts de SCPI
- acquisition de l’usufruit.
L’achat de parts de SCPI
Il s’agit de l’investissement classique dans une SCPI. Le principe est simple : les investisseurs souscrivent à des parts dans la société civile de placement et deviennent associés. En contrepartie, ils perçoivent des dividendes mensuels ou trimestriels issus des loyers versés par les locataires.
L’achat de parts dans une SCPI peut générer un rendement jusqu’à 6 %, à condition que la durée de placement soit longue (3 ans au minimum) afin de diluer les coûts d’acquisition.
En outre, les prix des parts de SCPI augmentent au fil des années, permettant ainsi aux investisseurs de dégager du cash flow et de valoriser ses parts.
L’acquisition de l’usufruit
Ce type de placement est le plus adapté aux entreprises. Dans ce schéma, la SCPI est démembrée : nue-propriété et usufruit (ce dernier correspond à 12 à 17 % de la pleine propriété). L’entreprise qui y investit sa trésorerie va percevoir l’intégralité des dividendes versés par la SCPI pendant la durée du démembrement (entre cinq et quinze ans, mais la durée retenue est généralement de cinq ans, même si l’on peut trouver une durée de trois ans ou vingt ans). À la fin de l’usufruit, c’est celui qui détient la nue-propriété qui touche les dividendes.
L’un des principaux avantages de ce placement est la possibilité d’amortir l’investissement et de le passer en charge. De ce fait, le revenu imposable s’en trouve considérablement réduit. Par ailleurs, le rendement est calculé sur le prix d’acquisition décoté. Ainsi, il est largement supérieur aux placements traditionnels. Sur une période de cinq ans, l’usufruit des parts de SCPI est, dans la majorité des cas, acquis pour 20 % du prix de leurs parts.
L’entreprise pourra souscrire à l’usufruit de ses parts, pour investir un capital afin de bénéficier des revenus de la SCPI.
Bon à savoir : pour limiter les pertes, il est conseillé de diversifier le patrimoine : type d’immobiliers (immobilier d’entreprises et immobiliers résidentiels), profil des locataires, localisation géographique des biens, etc.
Pourquoi placer la trésorerie de son entreprise dans une SCPI ?
Le placement de sa trésorerie d’entreprise dans la pierre papier apporte de nombreux avantages. Entre autres, il permet de :
- S’affranchir des contraintes de gestion, lesquelles sont confiées à une société de gestion externe.
- Bénéficier de dividendes élevés.
- Bénéficier d’un effet de levier. En effet, il est possible d’acheter des parts de SCPI à crédit.
- Profiter d’une souplesse de l’investissement : court, moyen ou long terme en fonction des objectifs de l’entreprise. Plus la durée de l’investissement est longue, plus le rendement est élevé.
Par ailleurs, la valeur investie en usufruit est amortissable comptablement. Ainsi, les revenus perçus par la société sont très peu fiscalisés. Par ailleurs, avec le démembrement temporaire de propriété, le risque de fluctuations est dilué et maîtrisé. En outre, il n’y a pas de frais d’acquisition des parts.
De plus, contrairement au contrat de capitalisation, le ticket d’entrée est relativement faible et modulable. Pour rappel, le minimum d’investissement dans un contrat de capitalisation est d’environ 100 000 euros
Investir en SCPI, c’est aussi la possibilité de revendre ses parts (sans contrat de capitalisation, il est possible de vendre les parts sous quelques mois ou quelques jours) ou de réinvestir ses bénéfices. C’est également diversifier le patrimoine de l’entreprise pour diminuer les risques de perte.
Enfin, en investissant sa trésorerie dans une SCPI, l’entreprise détient des actions dans des actifs valant plusieurs dizaines de millions d’euros.
Attention, les performances passées ne présagent pas du futur. Avant d’investir, il est essentiel d’évaluer tous les risques.
Quelle est la fiscalité d’une SCPI ?
La fiscalité dépend du mode de placement de la trésorerie.
Achat de parts sociétés civiles de placement immobilier
Pour une entreprise soumise à l’impôt sur les sociétés, il faut avant tout distinguer si la SCPI est située en France ou s’il s’agit d’une SCPI européenne. Dans le premier cas, les revenus sont soumis au taux de l’IS auquel l’entreprise est assujettie (taux réduit ou taux normal). En poutre, des frais d’acquisition (à payer lors de la revente des parts). Dans le second, les revenus fiscalisés à l’étranger ne sont plus imposés en France. Autrement dit, ils ne sont pas comptabilisés dans le calcul du résultat imposable.
Acquisition de l’usufruit
Dans le cas d’acquisition de l’usufruit, le revenu à déclarer à l’administration fiscale est la différence entre les revenus générés par le placement et l’amortissement annuel.