Valeur d’entreprise et capitalisation boursière : Quelle est la différence ?

Valeur d’entreprise et capitalisation boursière font souvent l’objet d’une confusion. Bien qu’elles entrent dans l’analyse de la santé financière d’une entreprise et apportent une valeur globale de celle-ci, ce sont deux notions bien distinctes. Dans cet article, revoyons chacune d’elles et ce qui les différencie.

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La capitalisation boursière

Aussi appelée market cap, la capitalisation boursière correspond à la valeur totale des actions émises par une société. À titre de rappel, le capital social est constitué de plusieurs actions détenues par des personnes physiques et morales. Il s’agit donc d’une façon de calculer la valeur d’une entreprise puisqu’elle permet de déterminer la somme à payer pour reprendre la totalité de son capital.

Par ailleurs, il s’avère possible de connaître le taux de croissance potentiel de la structure et le niveau de risque rattaché grâce à la capitalisation boursière. Les dettes qu’elle contracte ne sont pas pour autant prises en compte. À noter que la valeur de cet indice varie à chaque séance boursière compte tenu de sa dépendance au cours de l’action.

Pour obtenir cette valeur, il suffit de multiplier le prix actuel d’une action en bourse par le volume d’actions en circulation. Par exemple, une entreprise émet 5 millions d’actions dont chacune vaut 20 euros. On aura alors une capitalisation boursière de 100 000 millions d’euros.

Les différentes catégories de capitalisation

Les entreprises sont classées par catégories suivant la taille de leur capitalisation boursière. On distingue :

  • Les grandes capitalisations
  • Les moyennes capitalisations
  • Les petites capitalisations.

Les structures à grande capitalisation ont une valeur marchande de plus de 10 milliards de dollars. Si ce chiffre s’élève à plus de 200 milliards de dollars, c’est une méga-cap.

Ces entreprises sont généralement des acteurs importants dans leur secteur d’activité. Elles ont à disposition les ressources financières suffisantes pour pallier les problèmes économiques. Ce qui rend leur rend moins volatiles, même si leur temps de croissance peut s’avérer lent.

En ce qui concerne les entreprises à moyenne capitalisation, celles-ci ont un prix compris entre 2 et 10 milliards de dollars. Ce sont des firmes en pleine phase d’évolution ou qui révèlent un potentiel de développement élevé.

Enfin, il y a les actions de petite capitalisation avec une capitalisation boursière située entre 300 millions et 2 millions de dollars. Lorsque ce chiffre est inférieur à 300 millions de dollars, il est question de microcapitalisation. Quoi qu’il en soit, les entreprises à faible capitalisation présentent une croissance accélérée avec un niveau de risque plus élevé.

La valeur d’entreprise

La valeur d’entreprise ou VE est une mesure précise de la valeur réelle d’une entreprise du fait qu’elle tient compte de la notion d’endettement net (dettes à court terme et à long terme). Concrètement, c’est la valorisation fondamentale de l’activité de la structure, dont la situation de trésorerie n’est pas considérée.

L’importance de la VE

L’utilité d’une telle mesure est qu’elle permet de comparer les performances de plusieurs entreprises qui ne disposent pas de la même position financière à un instant T. Elle donne à l’analyste une meilleure idée de leur situation de trésorerie. En définitive, il s’agit d’une valeur qui révèle un déficit ou un excédent de trésorerie.

Dans le cas où une entreprise aurait un bon niveau de trésorerie lors de son acquisition par des investisseurs, cela semblerait bénéfique pour les deux parties. Par contre, ces investisseurs se trouveront dans l’obligation de rembourser les dettes si la société présente un endettement net positif. Elle coûtera alors plus cher.

Le calcul de la VE

Afin de déterminer la VE, il convient d’additionner la capitalisation boursière, les actions en circulation et les obligations d’emprunt, puis soustraire les liquidités. Ainsi, on obtient formule suivante :

Valeur d’entreprise = Capitalisation boursière (C) + Dette nette (D)

Pour calculer le prix des actions, il suffit donc de soustraire cette valeur des dettes de l’entreprise.

En outre, il existe des cas rares en bourse où la VE se montre négative, c’est-à-dire que la capitalisation est inférieure à la trésorerie. C’est un signal d’alarme qui indique une activité lourdement déficitaire subie par la structure.

La différence entre la capitalisation boursière et la valeur d’entreprise

Pour mieux comprendre le point de divergence entre ces deux notions, prenons l’exemple de deux entreprises (X et Y) qui réalisent chacune 5 millions d’euros de résultat d’exploitation et qui capitalisent 50 millions d’euros en bourse. D’emblée, leurs valorisations reposent sur les mêmes bases et elles présentent le même intérêt.

Cependant, la différence va se jouer dans la VE. Dans son bilan, la société X supporte une dette de 1 million d’euros tandis que la société Y possède 2 millions d’euros de trésorerie. Après calcul, la première affiche une valeur de 51 millions d’euros, alors que la seconde ne coûte que 48 millions d’euros. Vue de cette manière, la société X dépense 10,2 fois son résultat et la société Y seulement 9,6 fois.

En conséquence, un investisseur qui souhaite reprendre les 5 millions du résultat d’exploitation de X doit payer 51 millions d’euros, dont 50 millions versés aux actionnaires et 1 million de dettes. D’un autre côté, il ne débourse que 48 millions d’euros avec Y, parmi lesquels 50 millions destinés aux actionnaires et 2 millions de liquides récupérés instantanément.

En définitive, une capitalisation boursière supérieure à une VE suppose une excellente situation de trésorerie de l’entreprise. Néanmoins, une action au cours élevé n’est pas toujours synonyme d’une meilleure valorisation. De même, la présence de dettes n’indique pas forcément qu’une structure paraît moins intéressante qu’une autre.

Aussi, il semble plus judicieux de considérer certains éléments comme les parts de marchés de l’entreprise, la croissance d’activité, etc.