Comptabilité de trésorerie : Qui est concerné ? Qu’est ce que c’est ?

Pour gérer leur comptabilité, les entreprises disposent de deux options : la comptabilité de trésorerie et la comptabilité d’engagement. Dans cet article, nous allons nous intéresser à la comptabilité de trésorerie, une méthode basée sur les flux de trésorerie qui peut s’appliquer à n’importe quelle forme juridique. Les détails dans les lignes suivantes.

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Qu’est-ce que la comptabilité de trésorerie ?

La comptabilité de trésorerie est une méthode qui consiste à enregistrer tous les mouvements de trésorerie d’une entreprise en cours d’exercice, c’est-à-dire les encaissements et les décaissements.

Chaque paiement à un fournisseur ou un règlement par un client sera intégré dans les journaux comptables en utilisant le relevé bancaire et, le cas échéant, le livre de caisse.

Quant aux dettes et créances, celles-ci ne seront constatées qu’à la clôture d’exercice.

En outre, la conservation des pièces comptables, telles que les factures d’achats ou de ventes, les tickets, se révèle obligatoire. Qui plus est, leur classification doit se faire par ordre chronologique. De cette manière, le chef d’entreprise pourra simplifier sa comptabilité de gestion.

Qui est concerné par la comptabilité de trésorerie ?

En règle générale, la comptabilité de trésorerie ne concerne que certaines activités précises. En effet, sa tenue s’avère indispensable pour :

  • Les entreprises relevant des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC) qui ne dépassent pas certains seuils ;
  • Les entreprises relevant des Bénéfices Non Commerciaux (BNC).

L’utilisation de la comptabilité de trésorerie est également ouverte aux associations n’ayant pas l’obligation légale d’établir des comptes annuels.

Les entreprises soumises au régime des BIC

Il s’agit des structures commerciales, industrielles ou artisanales imposées au régime réel simplifié d’imposition (RSI).

En principe, les entreprises relevant de la catégorie des BIC sont tenues de faire une comptabilité d’engagement. Toutefois, l’article L123-25 du Code de commerce prévoit qu’il est possible d’adopter une comptabilité de trésorerie lorsque le RSI s’applique.

Par ailleurs, ces entreprises ne doivent pas dépasser les plafonds de chiffres d’affaires suivants :

  • 818 000 euros HT pour les activités de négoce ;
  • 247 000 euros HT pour les activités de services.

Les entreprises soumises au régime des BNC

La comptabilité de trésorerie s’applique de plein droit aux structures qui se trouvent dans la catégorie des BNC et soumises à l’impôt sur le revenu. Ce sont généralement des entreprises qui réalisent des prestations intellectuelles, techniques ou de soins. En définitive, la comptabilité de trésorerie est autorisée aux :

  • Entreprises individuelles avec des Bénéfices Non Commerciaux (BNC) ;
  • Sociétés civiles relevant de l’impôt sur le revenu ;
  • Comités d’entreprises ou associations.

Néanmoins, ces derniers ont toujours la possibilité de choisir une comptabilité d’engagement en cas de besoin.

Comment tenir une comptabilité de trésorerie ?

Les règles de tenue d’une comptabilité de trésorerie restent les mêmes pour toutes les entreprises, peu importe la nature de leurs activités. Concrètement, il faut classer les pièces comptables suivant une méthodologie spécifique et saisir les justificatifs dans un outil de comptabilité.

Le classement des pièces comptables

Il va sans dire que la comptabilité de trésorerie permet de simplifier le processus comptable.

Mais pour assurer son efficacité, les entreprises doivent respecter plusieurs principes comme celui du classement.

De fait, elles doivent conserver leurs pièces comptables tous les mois, de sorte que le relevé octroyé par la banque figure sur la première page et les justificatifs classés chronologiquement sur les pages suivantes.

La saisie des opérations devient ainsi plus rapide, d’autant qu’il sera plus facile de retrouver un document quelconque en cas de besoin.

L’enregistrement des justificatifs dans un logiciel de comptabilité

Cette obligation suppose la saisie des opérations présentes sur le relevé bancaire. Ce sont :

  • Les encaissements : factures de ventes, exonérations d’impôts, retrait de l’exploitant… ;
  • Les décaissements : factures d’achats, avis d’impôts et de taxes, apports de l’exploitant…

À noter que seuls les comptes de charges, de produits et de TVA doivent être saisis en comptabilité de trésorerie.

Pourquoi tenir une comptabilité de trésorerie ?

La mise en place d’une comptabilité de trésorerie présente un bon nombre d’avantages pour les entreprises.

D’un côté, il s’agit d’une comptabilité simplifiée, car rapide à effectuer dans la rédaction et facile à tenir. Il suffit de comptabiliser les flux financiers à leur date d’apparition sur le compte bancaire : un seul enregistrement pour chaque opération. De plus, elle ne requiert pas de rapprochements bancaires ni la création de journaux supplémentaires. Elle apporte de ce fait un gain de temps considérable.

D’un autre côté, la comptabilité de trésorerie permet, en cas d’externalisation, de réduire les coûts liés aux honoraires de l’expert-comptable. Effectivement, ce professionnel pourra traiter les dossiers dans un court délai à condition que la structure soit bien organisée sur le plan administratif. Et pour couronner le tout, l’entrepreneur pourra entièrement se focaliser sur l’activité de sa structure.

Quels sont les inconvénients d’une comptabilité de trésorerie ?

L’application d’une comptabilité de trésorerie en entreprise n’est pas dépourvue d’inconvénients.

À l’évidence, si l’entrepreneur ne tient compte que des encaissements et des décaissements, cela pourrait engendrer quelques problèmes. Par exemple, les dépenses importantes qui ne sont pas réglées à la clôture d’exercice ne pourront pas être déduites du résultat. En conséquence, la diminution fiscale et sociale reste minime.

La gestion fiscale de la comptabilité de trésorerie s’avère également complexe. Cela s’observe surtout quand une entreprise établit les déclarations mensuelles de TVA et déclare en même temps les opérations en compte. Il se révèle alors plus judicieux d’opter pour un régime simplifié de TVA afin de la déclarer au terme de l’exercice comptable.

En outre, il semble difficile pour le chef d’entreprise d’avoir un suivi complet de son activité, notamment sur les créances et les dettes. Cela s’explique par le fait que les informations ne sont accessibles qu’une fois celles-ci réglées. À cet effet, le bilan et le résultat ne reflètent pas toujours le vrai déroulement de l’exercice.