Différence entre comptabilité de trésorerie et comptabilité d’engagement

La quasi-totalité des entreprises immatriculées en France est soumise à des obligations comptables. La comptabilité leur permet de communiquer leur activité économique à l’administration et de connaître leur chiffre d’affaires ainsi que le montant de leur impôt.

Il existe deux types de comptabilité : la comptabilité d’engagement et la comptabilité de trésorerie. La méthode de comptabilisation des flux financiers est différente, mais le résultat en fin d’exercice reste le même.

comparez les logiciels de compta

comparer

La comptabilité d’engagement : Qu’est-ce que c’est ?

La comptabilité d’engagement est une méthode de gestion de la comptabilité. Également appelée « comptabilité sur les débits » consiste enregistrer tous les achats et toutes les ventes en deux temps. Ainsi, ils sont comptabilités à l’émission ou à la réception de la facture, puis ils sont enregistrés une deuxième fois lorsque la facture est effectivement encaissée ou décaissée. 

En somme, les achats et les ventes sont enregistrés à leur date de facture et les encaissements et les décaissements sont enregistrés à leur date d’émission.

Quels sont ses avantages ? 

La comptabilité d’engagement offre de nombreux avantages. D’une manière générale, elle permet de

  • suivre les dettes fournisseurs ainsi que les créances clients ;
  • Par ailleurs, le double enregistrement permet d’avoir une image du patrimoine de l’entreprise et de son résultat tout au long de l’année.
  • En outre, ce type d’écriture comptable permet d’éditer les différents états afin de suivre les compte-tiers : les grands-livres clients et fournisseurs, les balances, etc. Ce, à tout moment. Ainsi, il est facile de suivre les retards de paiement (nom du client, montant, etc.), de connaître les dates d’échéances des factures, de suivre les encours, d’établir un budget prévisionnel, etc. 

Quels sont ses inconvénients ? 

La double comptabilisation est contraignante, car il y a plus de mouvements à enregistrer. De plus, cela prend du temps et demande une grande rigueur afin d’éviter de faire des erreurs.

Par ailleurs, à la clôture de l’exercice comptable, un rapprochement bancaire entre le solde des comptes et du relevé bancaire doit être réalisé. De ce fait, la comptabilité d’engagement coûte cher. 

Qu’est-ce que la comptabilité de trésorerie ?

Cette méthode consiste à enregistrer les encaissements et les décaissements au fur et à mesure de leur règlement grâce au relevé bancaire. Autrement dit, seules les dépenses et les recettes qui ont généré un flux financier sont enregistrées. Les dettes et les créances ne sont pas enregistrées dans la comptabilité de trésorerie.

Quels sont ses points forts ? 

La comptabilité de trésorerie est facile à réaliser et limite le nombre d’enregistrements comptables (pas de double comptabilisation). De plus, l’enregistrement des pièces comptables se fait au jour le jour. Ce qui permet à l’expert-comptable de gagner du temps et ainsi de facturer moins cher ses honoraires. Si le dirigeant fait lui-même sa comptabilité, il a du temps à se consacrer à son cœur de métier.

Quels sont ses points faibles ? 

La comptabilité de trésorerie ne donne pas une information financière en temps réel de l’entreprise. De ce fait, le dirigeant n’a pas une vision réelle de la situation de l’entreprise qu’à la fin de l’année. 

En outre, le suivi des factures ainsi que le calcul de la TVA sont moins faciles.

Les professionnels soumis à la comptabilité d’engagement par défaut

Pour certains professionnels, le choix de la comptabilité d’engagement est obligatoire. Il s’agit de :

  • Les sociétés commerciales « SAS, SARL, SASU, EURL, SA, SNC, SCA, etc.), qu’elles soient imposées à l’IR ou à l’IS ;
  • Les sociétés d’exercice libéral assimilées à des sociétés commerciales telles que les SELAS, les SELARL, etc.
  • Les EI, y compris celles qui sont à responsabilité limitée, dont l’activité relève des bénéfices industriels et commerciaux, au régime réel simplifié. Seules les micro-entreprises ne sont pas concernées par cette obligation ;
  • Les sociétés civiles imposées dans la catégorie des bénéfices industriels ou commerciaux, à l’IR ou à l’IS ou ayant un associé relevant des BIC ou qui exercent une activité économique.

Par ailleurs, certains professionnels ont également l’obligation légale de tenir ce type de comptabilité :

  • Les comités d’entreprise dont les ressources sont supérieures à 153 000 euros ;
  • Les associations reconnues d’utilité publique ou qui émettent des valeurs mobilières ;
  • Les associations qui perçoivent plus de 153 000 euros de subventions ou qui exercent une activité économique.

Les entreprises qui peuvent prétendre à la comptabilité de trésorerie 

La comptabilité de trésorerie ne s’adresse pas à tous les professionnels. En effet, seuls les professionnels ci-après peuvent l’utiliser :

  • Les entreprises individuelles (EI), y compris celles qui sont à responsabilité limitée relevant des BNC au régime de la déclaration contrôlée ;
  • Les sociétés civiles non soumises à l’IS ou qui ne relèvent pas des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) ;
  • Les associations et les comités d’entreprise non imposés à la comptabilité d’engagement.

Par ailleurs, les sociétés commerciales ainsi que les EI dont l’activité relève des BIC et qui sont soumises au régime réel simplifié d’imposition peuvent tenir une comptabilité de trésorerie. Pour ce faire, leurs chiffres d’affaires doivent être compris entre les seuils suivants :

  • 178 200 euros et 818 000 euros pour les activités d’achat-vente, de vente à consommer sur place et de prestations d’hébergement ;
  • 72 600 euros et 247 000 euros pour les prestations de services.

Que faut-il conclure ? 

La comptabilité de trésorerie enregistre uniquement les flux de trésorerie tandis que la comptabilité d’engagement enregistre également les dettes et les créances.

Ces deux méthodes ont pour but de mettre en évidence le patrimoine de l’entreprise. Toutefois, si la première est plus simple à réaliser, elle ne reflète pas la réalité de l’entreprise. Au contraire, la seconde demande du temps, car il faut faire un double enregistrement, mais elle donne une image fiable de la situation financière de l’entreprise à l’instant T. 

Pour certaines structures, une simple comptabilité trésorerie suffit. Pour d’autres, l’établissement d’une comptabilité d’engagement est obligatoire.