Pourquoi et quand faut-il vendre sa startup ?

Une startup qui réussit à faire sa place dans le marché économique est généralement perçue comme une fierté pour le créateur de l’entreprise. Il s’agit bien souvent d’un projet qui semblait ambitieux et qui a pourtant été couronné de succès grâce à la motivation et au talent du startupper. Mais une fois que la startup a atteint son plein potentiel et génère un chiffre d’affaires important, quelle est l’étape suivante ? Même si la question de la vente de la startup est rarement envisagée par le startupper au moment de créer son entreprise, il n’en demeure pas moins que ce sujet va rapidement revenir au cœur des discussions lorsque l’entreprise va générer d’importants bénéfices.

Pourquoi vendre sa startup ? Quel est le meilleur moment pour céder son entreprise ? Quelles sont les étapes à suivre pour vendre sa startup ? Voici les principaux éléments à connaître sur une des dernières étapes d’évolution de la startup en tant que telle.

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Pourquoi vendre sa startup ?

La pensée de vendre sa startup peut être parfois déroutante dans l’esprit d’un startupper. En effet, généralement lorsqu’on souhaite vendre son entreprise, c’est lorsque celle-ci commence à éprouver des difficultés financières. L’entrepreneur souhaite alors sauver ce qu’il y a lieu de sauver en la confiant à un autre gérant avec plus de capitaux ou plus d’expertise.

Mais concernant le cas bien particulier de la startup, cette forme d’entreprise fait généralement l’objet d’une vente lorsqu’au contraire elle a atteint tous ses objectifs. Elle est donc devenue une entreprise prospère qui a stabilisé son business model. Mais alors, pourquoi la vendre ?

Une des principales raisons de vendre sa startup est que celle-ci — comme son nom l’indique — a été créée sous cette forme pour tester une idée de business et adapter si besoin son business model. Cette « jeune pousse » une fois bien implantée dans le marché économique a donc vocation à grandir et à devenir une entreprise de plus grande ampleur.

Mais pour passer du stade de jeune pousse à une entreprise raflant toujours plus de parts de marché à l’international, il est bien souvent nécessaire d’accroître considérablement les investissements de base. De plus, la startup ne pourra plus être gérée uniquement par l’équipe de collaborateurs à l’origine de sa création. Elle devra être pilotée par plusieurs organismes spécialisés dans le domaine économique, marketing, juridique, fiscal, comptable, etc.

Par conséquent, pour laisser sa startup se développer davantage et qu’elle ne plus être considérée comme une novice dans le milieu, il est bien souvent essentiel de la revendre à un repreneur disposant des capitaux et de l’expertise nécessaires.

Quel est le meilleur moment pour céder son entreprise ?

La vente d’une entreprise représente toujours un enjeu de taille pour son gérant et ses associés. En effet, l’objectif ici est de revendre la startup au meilleur prix. L’idée n’est pas de vendre la poule aux œufs d’or à un prix dérisoire qui ne permettra pas de récupérer l’investissement autant financier qu’humain ayant permis à la startup de se développer.

Mais comme dans de nombreuses prises de décisions concernant la gestion d’un business, le timing s’avère bien souvent restreint. Vendre sa startup trop tôt n’est pas un bon calcul. Tant que l’entreprise n’a pas atteint son plein potentiel économique en tant que startup, il vaut mieux pour le startupper continuer à la gérer et à la faire prospérer. Une entreprise qui n’a pas encore validé son business model et qui peut encore réaliser des améliorations sur son offre de produits ou de services sera fortement dévalorisée par les éventuels repreneurs. Ces derniers n’hésiteront pas à avancer l’argument selon lequel la réussite économique de la startup n’est pas encore certaine à ce stade. Par conséquent, les repreneurs chercheront à négocier de manière assez agressive le prix de vente en arguant prendre un risque encore trop élevé sur cet investissement.

Cependant, si vous hésitez à céder votre startup pendant plusieurs mois alors que celle-ci a atteint son plein potentiel en tant que startup, vous risquez de voir votre entreprise se déprécier dans le temps. En effet, une fois qu’une startup atteint sa pleine valeur sans pouvoir conquérir de nouvelles parts de marché dans cette configuration, celle-ci ne peut que se dévaloriser à terme. Par la suite, une startup concurrente pourra proposer à la commercialisation un produit ou un service répondant à la même problématique, mais avec une approche plus innovante. Le startupper qui tarde donc à vendre son entreprise peut se trouver contraint de revoir à la baisse son prix de vente.

Mais alors : quel est le meilleur moment ? La réponse à cette question est bien souvent difficile à définir pour les startuppers. Mais un bon indicateur permet de vous conforter sur votre prise de décision. La proposition spontanée d’un ou de plusieurs repreneurs intéressés par les possibilités d’évolution de la startup est un bon indicateur de sa valeur et de sa maturité sur le marché. Certains créateurs et gérants de startup ont d’ailleurs compris l’opportunité de vendre leur startup lorsqu’un repreneur venait les contacter avec à la clé une offre d’achat comprenant un montant relativement important.

Si aucun repreneur ne se manifeste spontanément, il est conseillé de se référer aux différents documents comptables produits les derniers mois. Lorsque le chiffre d’affaires commence à stagner et que les perspectives d’évolution sont limitées — faute de capitaux suffisants — un startupper a tout intérêt à se pencher plus concrètement sur la possibilité de vendre sa startup. Il pourra ainsi profiter du prix de vente de sa startup pour concrétiser un nouveau projet de startup ou tout autre projet professionnel.

Quelles sont les étapes à suivre pour vendre sa startup ?

Une startup est une entreprise en soi. Par conséquent, la vente d’une startup répond aux mêmes règles de cession qu’une entreprise classique.

Les diagnostics préalables à effectuer

Plusieurs diagnostics concernant les éléments matériels et immatériels de la startup doivent être réalisés afin notamment de pouvoir estimer à sa juste valeur l’entreprise.

Les principaux diagnostics à réaliser sont :

  1. le diagnostic de l’activité permettant d’englober tous les éléments de l’activité de la startup pour notamment évaluer ses perspectives d’évolution ;
  2. le diagnostic financier et comptable pour résumer l’aspect financier de l’entreprise avec son passif, son actif, ses créances, ses amortissements, ses fournisseurs, etc. ;
  3. le diagnostic des éléments matériels attachés à l’activité de la startup, que ce soit les outils informatiques, les locaux, les machines, etc. ;
  4. le diagnostic social qui permet de faire un point sur les salariés recrutés, sur le taux d’absentéisme, sur le turn-over au sein de l’entreprise, etc. ;
  5. le diagnostic réglementaire afin de s’assurer que la startup répond à toutes les réglementations en vigueur concernant son domaine d’activité ;
  6. le diagnostic juridique pour permettre aux éventuels repreneurs de comprendre le cadre juridique dans lequel évolue l’entreprise et prendre connaissance des éventuels dépôts de brevet, d’un dépôt de marque ou de tout autre contrat en vigueur…

Ces différents diagnostics ont pour objectif de livrer une image fidèle du fonctionnement de l’entreprise aux éventuels repreneurs.

L’estimation de la startup

Une fois les diagnostics réalisés vient la délicate étape d’estimer la valeur de la startup. Il n’est pas question ici d’estimer sa startup comme on estime un bien immobilier en surévaluant sa valeur pour se mettre à l’abri de négociations trop agressives. La startup doit être estimée à sa juste valeur, ni plus ni moins.

Pour cela, plusieurs méthodes sont généralement pratiquées. Une startup peut ainsi être évaluée grâce à :

  • l’évaluation du patrimoine de l’entreprise qui offre l’avantage de reposer sur des chiffres concrets ;
  • l’évaluation de la rentabilité future qui offre une approche basée sur le potentiel de la startup avec une estimation des bénéfices futurs ;
  • l’évaluation comparative de la startup face à d’autres entreprises présentent sur le même marché économique et de taille similaire.

Bien généralement, l’estimation finale de la startup sera réalisée en utilisant ces 3 méthodes d’évaluation afin d’avoir une vision complète de la valeur réelle de l’entreprise.

Pour réaliser cette estimation, il sera bien souvent essentiel pour un gérant de startup de s’entourer d’un avocat ou d’un juriste expert en cession d’entreprise ainsi que de son expert-comptable.

La mise en vente de la startup

Une fois la startup estimée, celle-ci peut être mise en vente. Pour s’assurer de recevoir des propositions sérieuses de la part de repreneurs intéressés, il existe plusieurs canaux de communication pour mettre en vente sa startup.

Les principaux canaux de communication privilégiés sont :

  • les chambres de commerce et d’industrie (CCI) qui peuvent accompagner les gérants de startup dans le processus de cession de leur entreprise ;
  • les cabinets spécialisés dans la cession d’entreprises qui proposent également un accompagnement personnalisé dans toutes les démarches de la vente de la startup.

À noter qu’il peut s’écouler plusieurs mois avant d’avoir une proposition intéressante. Il est donc essentiel de ne pas vendre précipitamment sa startup et de s’armer de patience.

Les formalités à accomplir

Une startup représente bien souvent l’exercice d’une activité portant sur la commercialisation d’un produit ou d’un service innovant. Dans ce cas, la vente de la startup passera généralement par le biais d’une cession des parts sociales.

Pour cela, il est bien évidemment essentiel d’obtenir l’accord de tous les associés présents dans la startup. La tenue d’une assemblée générale extraordinaire (AGE) sera ainsi nécessaire afin notamment de modifier les statuts de la startup.

L’acte de cession en lui-même devra comprendre un certain nombre d’informations telles que :

  • l’identité du vendeur et de l’acquéreur de la startup ;
  • le nombre de parts sociales cédées et leur valeur nominale ;
  • le prix de la cession ;
  • les modalités de paiement ;
  • la date à laquelle sera effective la cession de l’entreprise.

Une fois la vente actée, le vendeur de la startup devra également déposer et enregistrer l’acte de vente ainsi que les statuts modifiés de la startup auprès du greffe du tribunal de commerce et des services des impôts. Le greffe du tribunal de commerce se chargera ensuite de publier l’acte de cession dans un bulletin d’annonces légales pour le rendre opposable aux tiers.

Pour envisager sereinement la vente de sa startup, il est plus que conseillé de s’entourer de professionnels tels qu’un avocat spécialisé en droit des affaires, un juriste ou bien encore son expert-comptable.